Les musulmans du Minnesota face au défi des Corans usés
Mukhtar Ise, un tailleur à la retraite vivant dans le Minnesota, répare des Corans à l'aide de ruban adhésif et de colle depuis 16 ans. Il est l'un des trois Somaliens qui se sont portés volontaires pour restaurer les Corans dans les mosquées, et s'efforcent de répondre aux demandes croissantes de la communauté locale.
Les imams des mosquées du Minnesota ont déclaré que les lois islamiques sur l'élimination des Corans usés, combinées aux réglementations environnementales de l'État, avaient conduit à une accumulation de livres anciens et endommagés dans les mosquées.
Ahmad Burhan Mohammad de New Brighton, le premier Américain à avoir remporté le prix de Dubaï aux compétitions internationales coraniques, soulignant l'augmentation du nombre de mémorisateurs du Coran, a déclaré : « Le Coran est le livre principal de tout étudiant musulman et le livre le plus vendu dans les librairies islamiques de tout l'État »
Hadji Ahmed Mohammad Firin, propriétaire de la librairie Tawakkel à Minneapolis, a déclaré que les parents lui demandent souvent des conseils sur la façon de se débarrasser des Corans usés, et a ajouté : « Je leur conseille d'apporter les Corans à la mosquée. Autrefois, faute de papier, les familles conservaient soigneusement les Corans. Aujourd’hui, l’abondance des Corans imprimés et le grand nombre de jeunes musulmans dans les cours coraniques, rendent cette tâche plus difficile ».
Yusuf Abdullah, directeur exécutif de l'Association islamique d'Amérique du Nord (IANA), a déclaré : « Les enfants abiment vite leur Coran et les familles ont du mal à trouver un moyen pour les détruire qui soit conforme aux règles islamiques. Nous voulons suivre les directives islamiques pour les anciens exemplaires du Coran, mais nous devons également adhérer aux lois environnementales de l'État. Alors que certaines écoles islamiques autorisent le brûlage des livres usés en dernier recours, les réglementations environnementales du Minnesota n’autorisent pas facilement cette pratique ».
Mohammad Abdi Shoaib, fondateur du « Bayan Research Center », a déclaré à ce propos : « Du point de vue de la charia, il est permis de brûler ou d’enterrer les textes anciens du Coran mais malgré la présence de plus de 60 mosquées au Minnesota, personne ne remplit ce devoir ».
Les imams et les dirigeants des mosquées ont rencontré le conseiller municipal de Minneapolis, Jamal Othman, pour trouver une solution appropriée d'élimination des Corans usés. La technologie peut offrir des solutions, car de nombreux jeunes utilisent des applications coraniques sur leurs smartphones, ce qui réduit le nombre des Corans imprimés.
Farhan Abdi, père de six enfants, a trouvé sa maison pleine de vieux Corans après son voyage au Kenya. « Il y en avait partout », a-t-il déclaré. Abdi s'est engagé à aider à acheter une machine pour brûler les vieux Corans et apporter une solution à ce problème.
